Bonjour à toutes et à tous,
Cette page est la première de mon roman en ligne, "La Patiente". Pour faciliter votre lecture, chaque page publiée sera numérotée dans le titre. Les numérotations des chapitres correspondent, quant à elles, à la version papier du roman. Je publie délibérément des textes courts. Ils me semblent moins fastidueux à parcourir. En bas de chaque page, vous pourrez revenir à la page précédente, revenir à la première page du roman, passer à la page suivante et accéder à la dernière page publiée en ligne. N'hésitez pas à me faire part de vos commentaires (voir "ajouter un commentaire" en bas de cet article) quant à la lisibilité, la périodicité de parution, la mise en page et , bien sûr, le contenu de ce roman.

Photo : Rattha, le petit prince d'Angkor, Siem Reap, Cambodge
Chapitre 1 : "Le petit prince d'Angkor" - Page 1
Siem Reap, Cambodge, 2 juillet 2002
« Si Mummy ne vous convient pas, je vous appelle Mum. Cela fait plus jeune, n'est-ce pas ? ». Rattha en avait décidé ainsi. J'étais et je serais à jamais sa French Mum. Le premier jour, il m'avait timidement demandé mon prénom. Mais un cambodgien respectueux des traditions de ses ancêtres ne pouvait s'autoriser une telle familiarité avec une femme qui aurait pu être sa mère. Il avait patienté trois jours avant d'oser me demander mon âge. Tout en s'excusant de me poser cette question. Je le sentais gêné, indécis. Honteux de son audace. Et pourtant, il devait savoir. Lui avait 19 ans. Mes 39 ans ne lui laissaient aucune alternative : « je vous appellerai Mummy désormais ».
Nous sillonnions l'immense complexe d'Angkor. A l'arrière de sa mobylette, je pris soudain conscience de mon âge. Du fossé qui séparait notre mode de vie de celui de son peuple. Chandara et moi avions le même âge. La maman de Rattha avait donné le jour à cinq enfants. La plus jeune, Soplaktra, affichait fièrement ses dix ans. Moi, je n'en avais même pas un. Pire, concevoir un enfant nécessitait dorénavant pour moi l'intervention du corps médical. Sans la moindre garantie de succès. L'intimité bafouée. Cruelle vérité, mais j'étais en vie. Dans l'incapacité d'enfanter en faisant l'amour, tout simplement. Mais j'avais survécu. C'était sans doute le prix à payer, après quatre longues années de lutte. Je ne me doutais pas encore que ce prix-là ne serait pas le seul.
« I dont want you to leave me ». Nous venions de parcourir une vingtaine de kilomètres dans le silence le plus total, le coeur gros à la perspective de cette nouvelle séparation. Rattha voulait simplement restaurer l'amour qui, jadis, irradiait son coeur de prince khmer. Mes larmes se sont mêlées aux siennes. « Ne m'oubliez pas ». « Comment pourrais-je t'oublier, mon fils ? Comment pourrais-je t'oublier alors que je viens à peine de te retrouver, après tant d'années. De siècles. L'univers ne nous avais accordé que douze petits jours pour retourner, ensemble, sur ces lieux où nous aimions nous délecter des ombres et des lumières de nos demeures sacrées. Douze petits jours pour retrouver l'atmosphère de ces merveilleux édifices où notre père illuminait ses enfants de toute sa sagesse et de son immense pouvoir de création et d'illumination. Seulement douze petits jours. Peut-être ne nous reverrons-nous jamais ». Nos coeurs saignaient. Une nouvelle fois, notre séparation s'avérait douloureuse.
Pour connaître la suite de l'histoire, rendez-vous le jeudi 3 mai 2007
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